Homme singulier, peintre poète, Jean-Christophe Schmitt nous donne à voir une peinture touchante, d'un calme conquis, libérée de tout conformisme, où bonheur et gravité s'interrogent mutuellement.
Une peinture que l'on peut qualifier d'intimiste, mais dont l'évidente poésie, si elle s'attache à la douce sensualité des êtres et des choses,
n'en véhicule pas moins comme un dérangement, un désordre primaire, une ligne de perturbation abstraite nécessaire à l'émergence d'une intériorité maîtrisée :
d'où cette atmosphère de rêve en suspens que ponctuent, le plus souvent, la ou les femmes, silhouettes aimées, ou la caresse d'un fruit ou l'incertaine présence d'objets familiers.
D'une palette parfois douce, parfois vive, mais toujours harmonieuse, dans une subtile lumière et la nervosité sous-jacente du trait, fondus et transparence suscitent une oeuvre d'une grande sensibilité.

Xavier Culty










L'oeuvre de Jean-Christophe Schmitt, discrète et profonde, douce et sensiblement violente, j'ai la joie toujours renouvelée d'en prendre une plus exacte mesure à chaque visite de son atelier.
C'est un atelier sous les combles. On y accède par un petit escalier plutôt raide, en lisière de maison :
mais qu'il y fasse très chaud comme en été ou très froid en hiver, on est vite gagné par l'atmosphère de ce lieu qui tient tout à la fois de l'ermitage, du grenier d'enfance ou d'un salon ouvert sur le ciel.
Là, dans un appareillage de poutres, entre la lumière délicate d'un fenestron au ras du sol et celle plus drue d'un grand "vélux" dans le toit,
voisinent les objets les plus hétéroclites et les instruments du peintre.
Là, le trait s'organise et s'élabore une alchimie de couleurs, entre bleus pastels et rouges veloutés, verts transparents et gris sensibles,
qui fait baigner les compositions, figures, nus, natures mortes ou paysages, dans une lumière diaphane et miroitante
d'où surgit au terme du voyage et d'un désordre sublimé, un réel singulier, une libre abstraction.

Guylaine Carrot

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